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Tristan Scharwitzel – Jouer avec les genres

Délibérément instinctif, le travail de Tristan Scharwitzel mélange les styles. À mi-chemin entre fiction, poésie visuelle et fragments du réel, ses images capturent ce qui déborde : un regard, une pose, un silence. Photographe, vidéaste, peintre — il navigue sans s’excuser entre les genres, les formats, les codes.

Né au début des années 90, formé au cinéma, façonné par les errances entre la ville et campagne et les couleurs franches de l’enfance, il développe très tôt un goût pour le bricolage esthétique et le mélange des styles, entre le jeu et le vrai.

Il commence par photographier ses proches, les passants, des visages en quête d’échappée. Des instants volés, des scènes improvisées qui révèlent, sous la surface, un désir de fuite ou de révélation.

Il s’exprime pleinement dans la réalisation de clips musicaux, qu’il aborde comme des courts-métrages sensibles et incarnés. Il cherche à prolonger l’univers des artistes qu’il accompagne, en tissant un langage visuel qui donne à la musique une matière émotionnelle, souvent brute, toujours sincère. Chaque clip devient un terrain d’expérimentation où cohabitent narration flottante, visages vrais et moments suspendus.

Tristan documente l’intime, la ville qui s’étire, les corps qui attendent ou s’élancent. Il ne cherche pas la mise en scène parfaite, mais la faille où se glisse l’âme. Ses photos comme ses vidéos portent les traces du réel, froissé, lumineux, parfois drôle, souvent touchant. Il aime la tendresse des bords, le hasard qui crée des images, les gestes sincères et les imperfections qui racontent plus que des mots.

Artiste multiple, il alterne les projets personnels — clips, portraits, street photography — et des travaux plus "corporate" où il cherche à préserver, autant que possible, un regard humain. Pour lui, même une pub ou un reportage mérite de dire quelque chose du monde, de ceux qui l’habitent.

Tristan est de ceux qui doutent, expérimentent, recommencent. Mais ce doute est fertile. Il nourrit des images vraies, vivantes, jamais figées. Il construit peu à peu un univers doux et rugueux, à la frontière du documentaire et de la fiction, de la réalité et du rêve.